Philippe Robert / Great Black Music : un parcours en 110 albums essentiels (Ed. Le Mot et le reste, coll. « Formes »)
Une fois n’est pas
coutume : un livre au milieu des chroniques de disques. Mais un livre
particulier. Philippe Robert est journaliste pour de nombreux magazines. Et
passionné par tout ce qui sort des sentiers battus. Un éditeur marseillais lui
a permis de se lancer un petit défi : résumer en quelque 110 albums
les cinquante dernières années de ce qu’on appelle la « Great Black
Music » (une expression qui tient lieu de bannière à l’Art Ensemble of
Chicago), c’est-à-dire la musique noire revendicatrice, politique. Une gageure.
Mais le pari est ô combien réussi. Ce livre est à posséder en deux
exemplaires : un sur sa table de chevet et le second dans sa discothèque,
près de la platine. De Billie Holiday (Lady
Sings the Blues, 1954) à Billy Bang (Vietnam :
Reflections, 2005) et selon un ordre tout simplement chronologique,
l’auteur traverse avec bonheur le jazz, le gospel ou la soul pour atteindre le
hip hop (Mos Def), en passant par le funk (Parliament/Funkadelic), le free jazz
(Sun Ra, bien sûr, ou Alice Coltrane), le punk (on se réjouit de voir cités les
Bad Brains ou Basement 5), sans oublier l’Afrique (Fela, Dollar Brand…), la Jamaïque